Travaux présentés par Tiziana Rancati. Découvrez le résumé ci-dessous :
Auteurs :
S. Pereiraa,b; S. Deneuvec,d; N. A. Iacovellie; M. Duclosa; A. Cavallof; L. Nokovitchg; P-E Rouxg; E. Berthela,b ; D. Girodetg; M. Poupartf; P. Zrounbag; L. Claudeb,g; L. Ferellae; R. Valdagnie; N. Forayb, E. Orlandih and T. Rancatii
a Neolys Diagnostics, Strasbourg,
France,
b INSERM, Unité UMR1296, Centre Léon Bérard, Lyon, France
c C.H.U Rouen, Service de Chirurgie ORL et
cervico-Faciale, Rouen France
d QuantIF-LITIS, Université de Rouen, Rouen, France
e Fondation IRCCS Institut National de la Tumeur, Unité
de radio-oncologie, Milan, Italie
f Fondation IRCCS Institut National de la Tumeur, Unité
de physique médicale, Milan, Italie,
g Centre régional anti-cancer Léon Bérard, Département de
chirurgie oncologique, Lyon, France,
h Centre national d’hadronthérapie oncologique (CNAO),
Département clinique, Pavie, Italie
i IRCCS Institut National de la Tumeur, Unité de science
des données, Milan, Italie
Introduction :
La radiothérapie (RT), utilisée seule ou combinée avec la chirurgie et/ou la chimiothérapie, joue un rôle essentiel dans le traitement de plusieurs types de cancers dont font partie les cancers des voies aériennes et digestives supérieures. Ces cancers appelés plus communément cancers de la tête et du cou représentent 15% des cancers chez les hommes dans le monde.
Quelques chiffres :
Des études récentes ont souligné le pouvoir discriminant de la protéine pATM dans la prédiction de la radiosensibilité individuelle et un modèle unifié basé sur son transit cyto-nucléaire radio-induit (RIANS) a été proposé (Granzotto et al, 2016). À partir de ce modèle, un test développé d’abord sur des échantillons de peau (Pereira et al, 2018) puis sur des échantillons sanguins permet de prédire à la fois la radiosensibilité individuelle et la gravité des événements indésirables de la radiothérapie (Deneuve et al, 2021). Notre objectif est d’établir la valeur ajoutée de la combinaison de la dosimétrie avec un test sanguin binaire de radiosensibilité basé sur la quantification de la protéine pATM (RADIODTECT©) pour prédire la mucite et la dysphagie aiguës induites par la radiothérapie (RT) chez les patients atteints d’un cancer de la tête du cou.
Matériel et méthode :
Nous avons recruté 101 patients qui ont été atteints de cancers de la tête et du cou et évalués prospectivement pour la toxicité aiguë à l’aide de l’échelle CTCAE. Nous avons pris en compte quatre critères d’évaluation : Mucite de Grade≥2 (G2+), Mucite de Grade≥3 (G3+), Dysphagie G2+, Dysphagie G3+. Nous avons utilisé la concentration de pATM pour définir les patients radiosensibles (RS) par rapport aux patients radiorésistants (RR) en utilisant des seuils précédemment définis pour la toxicité G2+ (57,8 ng/mL) et G3+ (46 ng/mL). Le test RADIODTECT© et le scoring de la toxicité ont été réalisés en aveugle.
Nous avons considéré deux modèles NTCP déjà publiés, notamment :
(i) la dose uniforme équivalente à la cavité buccale (n = 0,05, EUD_OC, rapport [OR]= 1,02) et la dose moyenne aux glandes parotides (Dmean_PG, OR = 1,06) pour la mucite buccale
(ii) EUD_OC (OR = 1,04), l’EUD du larynx glottique (n = 0,35, EUD_GL, OR = 1,02) et le volume des muscles constricteurs pharyngés recevant>50 Gy (V50Gy_CM, OR = 1,02) pour la dysphagie.
Pour tenir compte de l’association de la toxicité avec la distribution de la dose dans plusieurs organes à risque (OAR), nous avons dérivé un « score de dose pondéré » (WDS) en tant que combinaison linéaire des descripteurs de dose, en utilisant leurs coefficients bêta (=lnOR) comme pondérations.
Nous avons utilisé le WDS comme une caractéristique de la dose pour ajuster une dose-réponse et avons défini que le WDS50 (c’est-à-dire le WDS associé à une probabilité de toxicité de 50 %) pouvait être différent pour les patients RR (WDS50_RR) et les patients RS (WDS50_RS).
Nous avons déterminé un facteur modificateur de dose (DMF) comme le rapport WDS50_RS/WDS50_RR. Le DMF mesure le décalage horizontal de la courbe dose-réponse lors de la comparaison des points patients RS vs RR. Nous avons évalué le pouvoir discriminant des modèles NTCP avec/ sans information du test RADIODTECT© à l’aide de l’Area Under the Receiver Operating.
Characteristic (ROC) Curve (AUC) après validation interne à l’aide de 1000 rééchantillonnages bootstrap (modèles TRIPOD 2a).
Résultats :
Nous avons observé des mucites G2+ et G3+ chez 80 et 41 patients ; des dysphagies G2+ et G3+ chez 73 et 35 patients. La concentration moyenne de pATM était de 57,4 ng/mL (sd 22,3ng/mL) : 53/101 patients ont été classés RS pour une toxicité G2+ et 35/101 en RS pour une toxicité G3+. Sur l’ensemble de la cohorte, le RADIODTECT© n’a pas été significativement associé au risque de toxicité. Cependant, nous avons trouvé deux courbes dose-réponse différentes à faible WDS. Là, la sensibilité biologique intrinsèque affecte de manière significative la probabilité de toxicité. La différence dans l’incidence des effets secondaires chez les patients RR vs RS diminue à mesure que le WDS augmente, atteignant une région où la RT joue le rôle principal dans la détermination de la toxicité. Associé au WDS, le RADIODTECT© prédit efficacement les patients RS, avec un DMF allant de 0,77 pour la dysphagie G3+ à 0,40 pour la dysphagie G2+.
Table 1 : Valeurs des performances associées à chaque modèle NTCP
Conclusion :
Ces résultats appuient l’hypothèse selon laquelle la dose et les biomarqueurs agissent en synergie. La radiosensibilité joue un rôle majeur lorsque les OAR sont exposés à des doses plus faibles, tandis que des doses élevées aux OAR déterminent la toxicité indépendamment de la caractérisation biologique sous-jacente d’un seul patient.
Lexique :
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